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Malaise infirmier : plus de 50 ans de revendications

Malaise infirmier : plus de 50 ans de revendications

Une étude de la DREES publiée le 24 août estime que près de la moitié des infirmières quitte leur poste après dix ans de carrière à l'hôpital. En cause : des faibles salaires, les conditions et le volume de travail. Un malaise règne dans la profession depuis maintenant plusieurs décennies. Retour sur plus d’un demi-siècle de revendications en archives.

Par Ludivine Lopez - Publié le 24.08.2023 - Mis à jour le 24.08.2023
 

Manque de considération, restrictions budgétaires, dégradation des soins : les revendications des infirmiers sont multiples. Un malaise décrit par la profession depuis les années 1960. « Nous voudrions une meilleure organisation de notre travail. Nos tâches sont mêlées. Il n’y a pas de différence entre une servante, une aide-soignante, une infirmière, aussi bien aux yeux des médecins, qu’aux yeux de l'administrateur », dénonçait ainsi en 1964 la présidente des associations des infirmières diplômées d’État.

À cette époque, la profession, presque exclusivement féminine, entamait sa quête de reconnaissance. Les valeurs de dévouement et de charité qui définissaient le métier depuis longtemps ne suffisaient plus. En 1966, cette infirmière décrivait la réalité de son travail. « Le travail est absolument épuisant, les horaires sont très mauvais… Et d’autre part, le salaire aussi n’est pas du tout en conséquence avec le travail et les responsabilités qu’on demande à une infirmière. »

Des revendications constantes

Deux ans plus tard, en 1968, cette autre infirmière dénonçait les pressions budgétaires et le manque d’effectif : « Nous marchons toute l’année avec le même nombre, c'est-à-dire s'il n’y a pas de maladie, tout va bien, mais s'il y a une maladie et les jours de repos, alors là, c’est la pénurie complète ! »

Dans les années 70, la profession passait à l’action. C’est désormais dans la rue que les infirmiers hospitaliers et libéraux voulaient se faire entendre. En 1978, pour la première fois, une loi reconnaissait aux infirmiers une autonomie dans les soins. Mais les conditions de travail ne changeaient pas vraiment. En 1988, le mouvement de grève était national, et les revendications toujours les mêmes.

Les réformes de santé se succédaient, mais les infirmiers ne se sentaient toujours pas pris en compte par les pouvoirs publics. Un sentiment de mal-être renforcé à l’été 2016, après le suicide de cinq soignants. Aujourd'hui, le malaise persiste dans la profession. Un malaise qui dure depuis plus de 50 ans.

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