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Barbara, "le métier pour moi... une religion !"

Barbara, "le métier pour moi... une religion !"

Le 9 juin 1930 naissait Barbara. Portrait en interviews et en chansons de la grande Dame en Noir, dernière d’une génération d’artistes issus du cabaret, qui entretenait avec son public une relation si passionnée…


Par la rédaction de l'INA - Publié le 19.11.2007 - Mis à jour le 09.06.2020
Barbara et le métier - 1968 - 01:33 - vidéo
 

"Le métier pour moi : une religion. Une religion d'amour. J'ai pris le voile et y'a eu des miracles... le succès ça n'existe pas. Chaque soir, il faut aller chercher une salle... C'est beau, c'est dangereux, c'est cruel et merveilleux..." C'est ainsi que Barbara décrivait son métier à Denise Glaser en 1968 dans l'émission Discorama.

Durant quarante ans, le succès n'a jamais quitté Barbara. Dernière d'une génération d'artistes issus du cabaret, elle entretenait une relation forte avec son public.

"Ma religion c'est l'amour. Il faut savoir et pouvoir refaire sa vie à chaque matin..."

Ses débuts

Barbara, de son vrai nom Monique Serf, naît le 9 juin 1930 à Paris. En 1946, Barbara prend ses premiers cours de chant avec Madeleine Thomas-Dusséqué, qui lui fait travailler le concours d'entrée au Conservatoire. Son père lui loue son premier piano. L'année suivante elle entre au Conservatoire en auditrice libre et obtient le prix Léopold Bellan. En 1948, elle décroche son premier contrat de mannequin choriste dans l'opérette, Violettes Impériales, au théâtre Mogador. C'est la première fois qu'elle chante sur une scène.

Un tour par la Belgique

Sans réfléchir ni rien préparer, Barbara prend la route de Bruxelles en 1950. Elle commence à chanter sous le nom de Barbara Brody à Charleroi et reprend d'une voix pointue les chansons de Piaf. De retour à Paris en 1951, elle fait la plonge dans le cabaret La Fontaine des quatre saisons en écoutant chanter les autres. Après une audition ratée à l'Ecluse, elle retourne en Belgique. En 1953, elle chante dans la banlieue de Bruxelles au fond d'une friterie, Le Cheval blanc. Elle obtient un premier engagement à l'Écluse à Paris en 1954. Son premier 78 tours sort en 1955 chez Decca Belgique avec Mon pote le gitan et L'oeillet rouge.

En 1956, elle chante à La Rose Rouge et participe à un spectacle collectif aux Trois Baudets. L'Écluse lui propose en 1958 un contrat de plusieurs mois qui sera renouvelé jusqu'en 1964. Barbara devient la chanteuse de minuit, la vedette de l'Écluse qui se produit en fin de soirée. Elle y interprète, au piano et sans micro, les chansons de Georges Brassens (La Femme d'Hector), de Jacques Brel (Ne me quitte pas), de Jacques Datin et Maurice Vidalin (Tais-toi Marseille, Les Boutons dorés), ou de Mayol (Elle vendait des p'tits gâteaux).

De succès en succès

Son premier disque en 1960, principalement consacré aux chansons de Georges Brassens, reçoit le Grand Prix du Disque. Petit à petit, elle commence à interpréter ses propres compositions (Dis quand reviendras-tu, Chapeau bas), et passe à Bobino en première partie de Félix Marten en 1961 et de Georges Brassens en 1964.

Elle enregistre ses propres titres (Nantes, Göttingen, A mourir pour mourir, Pierre, Au bois de Saint-Amand, La Solitude...) avec le concours de François Rauber, arrangeur attitré de Jacques Brel. En 1965, elle passe pour la première fois en vedette, encore à Bobino ; pour l'occasion, elle écrit Ma plus belle histoire d'amour, dédiée à son public.

La naissance d'une icône

L'année suivante, dans la même salle, Barbara quitte son piano pour se produire debout, dans sa robe noire : son image, autant que sa poésie et sa voix haute et claire, font désormais d'elle une icône. C'est cette présence fascinante que décrit Georges Moustaki dans La Dame brune, qu'il interprète en duo avec elle à l'Olympia en 1969.

Elle enregistre L'aigle noir en 1970 puis, un peu en retrait, s'essaie à la comédie. En 1981, elle tient un mois la scène de l'Hippodrome de Pantin avec de nouvelles chansons, Monsieur Victor ou Regarde. Elle monte en 1986, au Zénith, une comédie musicale co-écrite avec Luc Plamondon, Lily passion, qu'elle interprète avec Gérard Depardieu. De nouveau sur scène en 1987 et 1993 au Théâtre du Châtelet, ou en 1990 au Théâtre Mogador, elle crée de nouvelles chansons : Gauguin, en hommage à Jacques Brel, ou Sid'Amour à mort.

Elle sort un nouvel album en 1996 (Il me revient, Le Couloir, A force de), entourée des musiciens Richard Galliano, Eddy Louis, Didier Lockwood et du chanteur Jean-Louis Aubert.

Barbara meurt le 24 novembre 1997, suite à des problèmes respiratoires. Deux jours plus tard, elle est inhumée dans le carré juif du cimetière de Bagneux. 2 000 personnes assistent aux obsèques. Ses mémoires posthumes – et inachevés - sont publiés chez Fayard, sous le titre Il était un piano noir...  en 1998.


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