Ce 19 mars 1980, sur le plateau du journal télévisé d'Antenne 2, Daniel Balavoine se transforme en porte-parole de la jeunesse. Face à François Mitterrand, qui n'est alors que le Premier Secrétaire du Parti Socialiste, il avertit : «Ce que je peux vous donner, c'est un avertissement, j'ai peut-être du culot de faire ça...».
S'adressant directement à l'homme politique et futur président de la République, Daniel Balavoine déclare : «Ce que je veux vous dire c'est que la jeunesse se désespère, elle est profondément désespérée parce qu'elle n'a plus d'appuis. Elle ne croit plus en la politique française, et moi je pense, en règle générale, et en résumant un peu, qu'elle a bien raison».
Il poursuit : «Ce que je peux vous dire, c'est que le désespoir est mobilisateur, et que lorsqu'il devient mobilisateur, il est dangereux. Et que ça entraîne le terrorisme, la bande à Baader et des choses comme ça. Et ça, il faut que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté, parce qu'ils n'auront plus d'autres solutions.»