Au début des années 1970, les mouvements contre la guerre au Vietnam prennent acte de l'échec de leurs précédentes manifestations et décident d'essayer une autre tactique pour montrer au gouvernement américain leur détermination. Le 1er mai 1971, près de 40 000 activistes bloquent les points névralgiques de Washington, pacifiquement. Le gouvernement fait venir dans la capitale fédérale de nombreux renforts, notamment militaires, et la police se prépare à l'affrontement. Le 2 mai, la majorité des manifestants quittent la ville, ne restent plus que les 12 000 plus déterminés.
Le 3 mai, les forces de l'ordre entrent en action et délogent par la force les manifestants. A la fin de la journée, environ 7 000 d'entre eux sont arrêtés, un chiffre qui augmente encore dans les jours suivants pour atteindre 12 614 arrestations (l'arrestation de masse la plus importante de l'histoire américaine), le plus souvent arbitraires. Les cours de justice, reconnaissant le caractère illégal de ces arrestations et la suspension des droits civiques lors des détentions, ne retiendront aucune charge pour l'immense majorité des manifestants arrêtés.