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Procès du Caravelle Ajaccio-Nice en 1970 : "on se moque de nous"

Procès du Caravelle Ajaccio-Nice en 1970 : "on se moque de nous"

L'Elysée demande la levée du secret défense dans l'affaire du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice. L'avion avait disparu en mer le 11 septembre 1968. En 1970, lors du procès, des familles de victimes déploraient que la thèse du missile ne soit pas retenue.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.09.2019 - Mis à jour le 10.09.2019
Procès Caravelle Ajaccio-Nice - 1970 - 04:10 - vidéo
 
L'Elysée demande la levée du secret défense dans l'affaire du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice. L'avion avait disparu en mer le 11 septembre 1968, causant la mort de 95 personnes. En 1970, lors du procès, des familles de victimes accusaient les autorités de dissimuler la véritable origine de l'accident.

C'est une affaire qui, cinquante et un ans après les faits, n'est toujours pas réglée. On ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé sur ce vol Ajaccio-Nice du 11 septembre 1968 qui ait pu provoquer le crash de l'appareil. La décision de l'Elysée de demander la levée du secret défense dans cette affaire est donc un soulagement pour les proches des victimes qui attendent toujours une réponse à leur douleur. Et notamment que soit étudiée l'hypothèse, présente des les premiers instants du crash, d'un tir de missile qui aurait accidentellement heurté l'appareil. 

Ainsi, en 1970, lors du procès, cette thèse était déjà évoquée au journal télévisé. Une proche des victimes déplorait : « On est en train de se moquer de nous. Dans cette douleur, on est en train de se moquer de nous, vous comprenez, nous voulons la vérité ! ». Un autre proche du dossier constatait « l'absence de réponses techniques » de la part des autorités, s'étonnant « qu'à l'heure où l'on se pose sur la Lune, [on ne soit] pas capables de nous dire que 95 personnes sont mortes sur une caravelle ». 

Pour un ingénieur de la commission d'enquête, M. Fournie, « l'état des informations [...] est insuffisant pour nous permettre de poser des conclusions qui signifient quelque chose ». Confiant la complexité du dossier, dû notamment à l'absence d'épave, et donc de preuves, il déclare « travailler depuis dix huit mois pour récupérer l'épave », et considère que « c'est un des cas les plus difficiles qui puisse être posé à une commission d'enquête ».

Mais pour les proches des familles disparues, l'Etat se devait d'envisager une hypothèse non retenue au procès, celle du missile : « pour nous personnellement, pour les familles en général, c'est clair comme de l'eau de roche, c'est un missile qui a abattu la caravelle, c'est une certitude », affirme l'une d'elles. Une thèse contredite par M. Fournie, pour qui « les renseignements ont été demandés aux autorités militaires qui ont répondu avec la plus grande netteté qu'il n'y avait eu aucun tir d'engin ce jour là dans la zone considérée ». Donnant du crédit à ces informations, il précise que « l'avion a volé cinq minutes après que le premier incident générateur final de la catastrophe se soit produit ». Or, selon lui, il « est impensable qu'un missile ait pu provoquer un incident de cette nature ». 

Devant de telles incertitudes, et plusieurs décennies après ce tragique accident, la levée du secret défense est attendue par les proches des victimes et les connaisseurs du dossier pour tenter de mettre un terme juridique et moral à l'affaire.


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