Aller au contenu principal
Le tour de France d'Alain Cocq en 1994 pour sensibiliser au handicap

Le tour de France d'Alain Cocq en 1994 pour sensibiliser au handicap

Alain Cocq, handicapé et atteint d’une maladie orpheline incurable est mort mardi 15 juin par suicide assisté en Suisse. En 1994, alors âgé de 31 ans, il se lançait dans un tour de France en fauteuil roulant pour sensibiliser sur le handicap.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.09.2020 - Mis à jour le 16.06.2021
 

En septembre 2020, ce militant de la fin de vie digne avait envoyé une lettre à Emmanuel Macron pour lui demander une "assistance active" afin de mourir dignement. Avant de prendre part, corps et âme à ce combat sociétal, Alain Cocq, 58 ans, avait été un fervent militant de la cause des handicapés. En 1994, alors âgé de 31 ans, il s'était lancé dans un tour de France en fauteuil roulant pour sensibiliser l'opinion publique sur la place du handicap dans notre société.

Le 23 janvier 1994, le JT Bourgogne de 19h00 diffusait un sujet sur lui, un Dijonnais handicapé suite à un accident du travail. Il venait de se lancer dans un tour de France en fauteuil roulant (1830 km, 53 étapes), en compagnie de Belle, sa chienne. Son objectif d'alors : faire part des difficultés des handicapés en France. Il tenait aussi un discours de prévention : trop d'accidents étaient à l'origine de handicaps. "On attend six millions d'handicapés en France dans les six ans à venir..." Chaque étape était l'occasion de rencontrer des interlocuteurs différents (jeunes, élus locaux et régionaux). Il expliquait avoir demandé audience au président du Parlement, au Premier ministre et au Président de la République, le 15 mars suivant, date de son arrivée à Paris et journée nationale des handicapés.

Photo extraite du reportage du JT Bourgogne de 19h00

Alain Coq souffrait depuis 34 ans d’une maladie orpheline, qui s’attaquait à ses artères et provoquait des douleurs devenues insupportables. Après le refus de l’Élysée d’accéder à sa requête, Alain Cocq avait annoncé qu'il cesserait de s'alimenter et de boire pour mettre fin à ses jours. Deux grèves des soins et de la faim, réalisées en 2020, pour réclamer le droit à l’euthanasie. Un geste militant qu'il avait partagé en direct sur Facebook.

La loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie ne s’applique en effet pas à son cas. Cette loi autorise bien un arrêt des soins et une sédation profonde et continue, jusqu’au décès, mais cette procédure est réservée aux malades dont le pronostic vital est engagé. Ce qui n’était pas le cas d’Alain Cocq qui souhaitait mourir pour abréger ses souffrances.  Dans une dernière lettre ouverte adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens, il a écrit : "Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d’une procédure de suicide assisté en Suisse".

Florence Dartois

Pour aller plus loin :

19/20  JT Auvergne soir : Alain Cocq, contre le chômage et la précarité. Alain Cocq, 37 ans, handicapé, a décidé de traverser l'Europe, 4300 kilomètres à travers l'Europe sur son fauteuil roulant avec ses 2 chiennes pour remettre une pétition à Genève contre le chômage et la précarité. Il a choisi l'exploit pour lutter contre la précarité sous toutes ses formes. "Il y a 70 kilos de charges..." Polyhandicapé à la suite d'un accident du travail, Alain Cocq, est aussi sous cardio-surveillance depuis peu. Il reconnait prendre d'avantage soin de ses chiennes, Belle et Joy que de lui-même. Un défi bien accueilli par les personnes croisées au fil de son voyage.

Euthanasie : pour ou contre ? (Article)


S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.