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Ingmar Bergman, la métaphysique de l'Être

Ingmar Bergman, la métaphysique de l'Être

Ingmar Bergman aurait eu 100 ans le 14 juillet 2018. Considéré comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, il tourna des films métaphysiques sur les thèmes de la vie et de la mort. Teintés d'érotisme, ils étaient souvent consacrés à l'étude des comportements familiaux ou amoureux. Portrait.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 26.07.2017 - Mis à jour le 09.07.2018
Disparition d'Ingmar Bergman - 2007 - 02:29 - vidéo
 

"Le script prend naissance à partir d'un détail insignifiant, comme un rêve plein d'attrait qui ressemble à un fil brillamment coloré émergeant de l'inconscient".

L'insoutenable complexité de l'Être

Ernst Ingmar Bergman est né à Uppsala le 14 juillet 1918. Il consacra sa vie au théâtre et au cinéma. Sa carrière débute en 1946, dès lors, il n'aura de cesse, jusqu'à sa mort en 2007, de mettre en scène sa vie autant que son œuvre, toute faite de lumières et d'ombres. Une œuvre fortement empreinte de son éducation protestante rigoureuse dans une Suède mystérieuse.

Cette recherche incessante, obsédante, pour capter la fragilité des êtres, leur usure ou leur désarroi, pour les filmer comme s'ils étaient toujours au bord d'eux-mêmes ou au bord du réel, a fait de lui l'un des maîtres d'un cinéma existentiel.

Il s'en défendait pourtant en 1988. Lors du tournage de Fanny et Alexandre, le réalisateur accordait une interview exceptionnelle dans laquelle il affirmait être un joyeux luron : "Durant toutes ces années, il m'est quand même arrivé de faire les 400 coups, et je me suis beaucoup amusé". Il évoquait ensuite plus sérieusement sa vision du cinéma".

Interview d'Ingmar Bergman en 1988

C'est Sourires d'une nuit d'été qui le révéla aux Français en 1956, à Cannes, avec le prix de l'humour poétique.

Palmarès du festival de Cannes, 1956

Il s'impose comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, en proposant une œuvre quasi métaphysique (Le Septième Sceau), laissant la part belle à l'introspection psychologique (Persona) ou familiale (Cris et chuchotements, Fanny et Alexandre). Les relations familiales complexes, les rancunes, les haines se retrouvent dans la plupart de ses films. (Sonates d'automne).

Le cinéaste reste celui qui a le plus exploré le coeur et l'âme des couples en difficulté.

Conférence de presse de Cris et chuchotements, 1973

A la fin des années 70, la montée du nazisme l'obsède, il tourne alors L'Oeuf du serpent.

Celle qui en parle le mieux est sans doute, Liv Ulman, son amour, sa muse avec qui il tournera un 10e de films. En 1985, elle évoque leur collaboration.

L'obsession du temps et de l'âme humaine

Le temps est une autre de ses obsessions. Dans tous ses films rôde la présence de pendules, en mouvement ou arrêtées, d'horloges reflétant l'étouffement des intérieurs bourgeois avec, en arrière-fond, la menace de la mort opposée à l'inépuisable curiosité de l'enfance.

De Sourires d'une nuit d'été à Fanny et Alexandre, en passant par Le Lien,  Les Fraises sauvages, Le Silence ou Cris et chuchotements, Bergman pose la question du temps et de l'âme humaine. Le rouge - omniprésent dans Cris et chuchotements - ressemble, dit-il, "non pas au sang mais à l'intérieur de l'âme que je me représentais, étant enfant, comme une membrane humide en teintes rouges".

Quelques critiques de cinéma donnent leur opinion sur le film Le lien, en 1971.

A propos du film Le lien, 1971 (audio)

Honneurs et récompenses

Dès 1985, la France reconnait son talent en remettant la Légion d'honneur au cinéaste suédois.

Remise de la Légion d'honneur, 1985

Récompensé plusieurs fois, il a notamment remporté l'Ours d'or à Berlin, un Lion d'or pour sa carrière à Venise, le Prix du jury et le Prix de la mise en scène à Cannes, et trois fois l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il est également l'unique cinéaste distingué d'une "Palme des Palmes", remise lors du Festival de Cannes 1997.

Portrait d'Ingmar Bergman honoré à Cannes, 1997

L'effacement des dernières années

Son dernier film Saraband, en 2004, est la suite, trente ans après, de Scènes de la vie conjugale. On y retrouve sa muse Liv Ulmann. Quant à son héros, il vit comme lui sur une île isolée.

Saraband, 2004

Cette île, Fårö, recueillera son dernier souffle le 30 juillet 2007.

Disparition d'Ingmar Bergman, 2007

Portrait Ingmar Bergman, 2007

 

Régis Wargnier évoque l'œuvre du cinéaste à l'occasion de son décès en 2007.

Régis Wargnier à propos de l'œuvre de Bergman, 2007

Pour aller plus loin

Jacques Villeret parodie les films d'Ingmar Bergman (sketch de 1975)

Le cinéma scandinave sur la Croisette 

En 1969, dans un aéroport, il évoque la mise en scène et les auteurs français qu'il aimerait adapter.

Le pack Cinéma cinémas, avec une sélection d'interviews dont celle d'Ingmar Bergman


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