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Goodyear, des salariés gonflés à bloc…

Goodyear, des salariés gonflés à bloc…

Quatre ans après la fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens nord, 843 ex-salariés se retrouvent devant les prud'hommes ce jeudi. Ils contestent le motif économique de leur licenciement et réclament une indemnisation. Retrouvez les principales dates du conflit Goodyear.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.10.2018 - Mis à jour le 04.10.2018
 
Le 4 octobre 2018, devant le nombre de plaignants, le conseil des prud'hommes d'Amiens a été obligé d'organiser l'audience au Zénith : 843 anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens Nord demandent une indemnisation au groupe, estimant que leur licenciement n'avait pas de cause économique sérieuse.

6 et 7 janvier 2014 : Le directeur des ressources humaines et le directeur de la production de Goodyear sont retenus pendant une trentaine d’heures dans l’usine occupée par quelques dizaines de salariés en colère après l’annonce de la fermeture du site. Il s'agit là du paroxysme d'une crise qui avait débuté sept ans plus tôt...

Le cri de désespoir de Michael Wamen, le délégué CGT, décrit parfaitement la tension et le ras-le-bol des salariés : "On est détruits mentalement, mentalement ils nous ont usé ces gens-là ! Quand vous vous battez sept ans, vous vous levez tous les matins et le seul quotidien que vous avez c'est de vous dire je me bats... Ce monsieur là, il est grassement payé par nos bras et son job, c'est fermer l'usine !"

De l’annonce de la suppression de 500 postes en 2007 aux derniers jugements de huit salariés qui avaient retenu leurs directeurs une trentaine d’heures dans l’usine, retrouvez les principales dates du conflit Goodyear.

3 avril 2007 : La direction de Goodyear propose la création d’un complexe industriel unique dans les usines d’Amiens-Nord et Amiens-Sud, avec à la clé la suppression de 550 postes (sur 2 700) et une réorganisation du travail en 4X8. Les salariés refusent.

17 mars 2008 : Trois syndicats d’Amiens-Sud (1 300 salariés) acceptent le passage au 4X8. Le mois suivant, les syndicats d’Amiens-Nord (1 400 salariés) refusent. Finalement, au début de l’été, seuls la CGT et SUD de l’usine d’Amiens-Nord maintiennent leur refus.

18 novembre 2008 : Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre interdit à Goodyear de mettre en œuvre le plan social pour non-respect des procédures légales.

18 février 2009 : Ce jugement est annulé par la Cour d’appel.

26 mai 2009 : Annonce d’un nouveau plan social prévoyant 817 licenciements à Amiens-Nord, plan suspendu le 28 août par le TGI.

23 septembre 2009 : le directeur France de Goodyear Dunlop annonce que le fabricant américain Titan International est prêt à reprendre l’activité de pneumatiques agricoles de l’unité d’Amiens-nord.

En janvier 2013, Goodyear annonce l’échec des négociations et son projet de fermeture d’Amiens-Nord. Le PDG de Titan International, Maurice Taylor, qui a jeté l’éponge sur une reprise du site, critique de "soi-disant ouvriers" français qui "ne travaillent que 3 heures" par jour. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg dénonce des propos "insultants".

22 janvier 2014 : Un accord de fin de conflit avec la direction prévoit la fin de l’occupation de l’usine, une indemnité additionnelle pour les salariés licenciés et l’absence de poursuites. L’usine ferme avec 1 143 pertes d’emploi à la clé.

6 avril 2014 : Les salariés licenciés assignent en justice Goodyear et Titan pour leur refus de reprise du site par une coopérative du personnel.

12 janvier 2016 : Huit anciens salariés d’Amiens-Nord, dont cinq militants de la CGT, sont condamnés à 24 mois de prison dont 9 fermes pour "séquestration et violences en réunion". Ils font appel.

11 janvier 2017 : La cour d’appel condamne sept des huit anciens salariés poursuivis à des peines de prison avec sursis de 12 mois maximum et prononce une relaxe totale pour le 8e. Mickaël Wamen, ex-leader de la CGT de l’usine, écope de 12 mois avec sursis pour séquestration, mais est relaxé du chef d’accusation de "violences en réunion". L’avocat des ex-salariés, qui souhaitait la relaxe pour tous, annonce un pourvoi en cassation.


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