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2004 : le récif corallien d'Australie déjà chauffé à blanc

2004 : le récif corallien d'Australie déjà chauffé à blanc

Pour la deuxième fois en dix ans, le corail mondial subit un nouvel épisode massif de blanchissement. Le phénomène est dû à l'augmentation des températures océaniques à l'échelle du globe. En 2004, des scientifiques australiens tiraient déjà la sonnette d'alarme.

 

Par Florence Dartois (avec AFP) - Publié le 19.04.2018 - Mis à jour le 19.04.2018
Barrières de corail - 2004 - 02:04 - vidéo
 

L'ACTU.

Le monde connaît actuellement, pour la deuxième fois en dix ans, un épisode massif de blanchissement des coraux du fait de températures océaniques records, a alerté lundi 15 avril 2024 l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). « Alors que les océans continuent de se réchauffer, le blanchissement des coraux devient de plus en plus fréquent et grave », a déclaré Derek Manzello, coordinateur de l’observatoire des récifs coralliens de la NOAA.

La décoloration du corail est le signe de sa mauvaise santé, voire de sa mort. Elle est provoquée par un stress thermique lié à l'augmentation de la température de l'eau. Le phénomène est réversible à condition que la température de l'eau baisse et que la pollution ou la surpêche diminuent. L’épisode de blanchissement actuel est le quatrième enregistré par la NOAA depuis 1998, le récif corallien a connu 4 grands épisodes de blanchissement. Les précédents avaient été observés en 1998, 2010 et 2016. Mais le blanchiment du corail est régulièrement évoqué dans les archives en différents points du monde à l'image de l'archive disponible en tête d'article qui date de 2004.

L'ARCHIVE.

À l'époque le blanchiment du corail était signalé dans la grande barrière de corail australienne, le plus grand récif corallien au monde. Situé au large du nord-est de l'Australie, elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981. Elle est aussi protégée en partie depuis plusieurs années par le « Great Barrier Reef Marine Park ». Elle s'étend sur plus de 345 000 kilomètres carrés et 900 îles et abritaient alors 1500 espèces de poissons et 400 espèces de coraux. Les scientifiques appelaient à sa protection et aux respects des accords internationaux, notamment ceux de Paris. Dans le lancement du sujet, Daniel Bilalian employait encore le subjonctif pour évoquer l'origine du blanchiment qui « serait dû au réchauffement des eaux des océans », expliquait-il. Sans attendre, l'Australie avait pris des mesures comme l'interdiction de la pêche autour des îles sur 1/3 de la zone, soit 11 millions d'hectares.

En 2004, les chercheurs australiens alertaient l'opinion publique, car la barrière de corail risquait de disparaître d'ici à 2050. Dans ce reportage de France 2, même si le journaliste annonçait l'interdiction de la pêche sur une partie de la zone, Jon Day, scientifique du parc marin, restait pessimiste et décrivait la destruction progressive du récit comme inéluctable. Les images montraient déjà l'ampleur des dégâts et la perte de couleur de certains récifs. Le chercheur insistant sur l'urgence à agir : « Il y a beaucoup d'autres mesures à prendre pour protéger cette barrière. Ce plan est très important, mais il ne suffira pas. »

De fait la menace était multiple : surpêche, pollution due aux produits agricoles et réchauffement de l'eau. Autant de facteurs nocifs pour les coraux dont la mort programmée, et avec elle celle des poissons, était dans tous les esprits. En effet, dans cette zone ultra-touristique, on tentait de sensibiliser les touristes venus admirer le récif à la question. C'était une manière de s'assurer que d'autres générations de plongeurs après eux puissent encore admirer très longtemps cet « éblouissant sanctuaire marin ». Un fragile feu d'artifice de couleurs qui a été immortalisé par ce reportage.

En 2013, les autorités australiennes annoncent que la grande barrière de corail est officiellement en train de périr. Cet écosystème unique d'une grande diversité est en proie à plusieurs menaces : pollution, bactéries, espèces envahissantes.

À quoi ressemblait un récit corallien en 1969 ?

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