Après 36 ans de règne sans partage sur le Portugal, Salazar est contraint d’abandonner le pouvoir en 1968, affaibli par la maladie. Président du Conseil depuis 1932, Salazar avait instauré l’Estado Nuevo, un régime nationaliste et autoritaire sans place pour l’opposition politique. Salazar désigne Marcelo Caetano, un homme de confiance, comme successeur.
Au même momment, l’empire colonial portugais aspire à l’indépendance : Mozambique, Angola, Cap Vert, les tensions montent et l’armée portugaise s’enfonce dans le bourbier de la guerre coloniale. Mais le gouvernement de Marcelo Caetano refuse d’abandonner ses territoires africains (c’est avant tout ses intérêts économiques que Lisbonne souhaite conserver). Le coût de la guerre et la mobilisation des jeunes accroient le mécontentement de la population déjà crispée par les problèmes économiques.
Une partie de l’état major portugais ne croit plus en la victoire dans les colonies. Aussi, le 24 avril 1974, menée par le général Spinola, la junte militaire renverse le gouvernement. En quelques heures, l’armée met fin au parti unique et à la dictature.
A Lisbonne, la foule est en liesse. Les prisonniers politiques sont libérés. Partout on fête la liberté retrouvée. Après l’euphorie vient le temps de la reconstruction. Il faut réorganiser le pays. Communistes, socialistes, militants catholiques de droite, tous désirent le pouvoir. Le Portugal sombre peu à peu dans la guerre civile. L’armée entend garder le pouvoir et maintenir l’ordre le temps d’assurer la transition politique.
Le 25 avril 1976, soit deux ans jours pour jours après la Révolution des oeillets, la nouvelle Constitution est adoptée.
Chronologie des événements en images.
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1969. La guerre coloniale fait rage. 25 000 soldats portugais luttent contre les guérilleros de Guinée Bissau.
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Mars 1974. Le changement de mentalité est en marche. L’opinon portugaise réclame une solution politique à la guerre. 280 000 " pères, maris, ou fils " sont engagés dans le conflit. Les étudiants contestataires sont envoyés en Guinée, là où les combats sont les plus durs. Une division apparait au sein de l’armée. Un général avertit les politiques que la guerre est vouée à l’échec. En parallèle, la crise économique touche le pays. Les prix montent en même temps que la colère des Portugais. La guerre dans les colonies représente 42% du budget.
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25 avril 1974 : Le putsch
Lisbonne célèbre la liberté.
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28 avril 1974.Trois jours après la révolution. Les partis de gauche sortent de la clandestinité pour rendre hommage " aux forces armées " menées par le Général Spinola. Les prisonniers politiques sont libérés, le défilé du 1er mai autorisé.
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2 mai 1974. De retour d’exil, Mario Soares rencontre le général Antonio Spinola, leader du mouvement des Forces armées (MFA).
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Juillet 1974. Constitution d’un nouveau gouvernement autour de Vasco Gonçalves, membre du MFA : "Les objectifs du Mouvement des forces armées sont transparents. Ce sont des objectifs, nationaux, progressistes et antifascistes : décolonisation démocratique et essor économique et social... ".
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30 septembre 1974. Le général Spinola, "l’homme au monocle", démissione. Francisco da Costa Gomes devient le nouveau président.
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Avril 1975. Prévue pour le 12 avril 1975, l’élection de l’assemblée constituante est finalement retardée au 26.
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Mai 1975. Interview de Mario Soares, leader du PS et ministre dans le gouvernement Gonçalves. Invité par François Mitterrand à Paris, le Portugais espère "pouvoir travailler avec les communuistes".
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Juin/juillet 1975. Le Portugal entre en guerre civile. Les communistes occupent les locaux du journal socialiste « Républica ». Des catholiques de droite manifestent contre la gauche et les militaires.
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Nomination d’un triumvirat de génraux.
26 juillet 1975. Le président Costa Gomes, le Premier ministre Vasco Gonçalves, et le chef de la sécurité militaire Otelo de Carvalho se partagent le pouvoir. Les partis sont relayés au second plan. La démocratie parlementaire est abandonnée.
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25 avril 1976. 2 ans jour pour jour après le coup d’état du 25 avril, les Portugais sont appelés aux urnes pour élire 263 députés. Le scrutin est marqué par le retour de la droite et du centre droit. Une politique de coalition est obligatoire.
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Eanes président, Soares Premier ministre
14 juillet 1976. Candidat de la coalition, le général Eanes devient le premier président de la IIIème République portugaise. Nommé Premier ministre, le socialiste Mario Soares gouverne avec difficulté. Le Portugal entre cependant dans une nouvelle ère marquée par des changements sociaux profonds et d'importantes évolutions économiques.