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1960, de Gaulle se prononce pour "l'Algérie algérienne"

1960, de Gaulle se prononce pour "l'Algérie algérienne"

Le 4 novembre 1960, le général de Gaulle prononçait une allocution télévisée sur l'autodétermination algérienne où il utilisait pour la première fois le mot de "république algérienne". Extrait de son discours.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.11.2020 - Mis à jour le 03.11.2020
De Gaulle "La république algérienne" - 1960 - 05:18 - vidéo
 

« On peut même envisager le jour où nous déciderions d'interrompre l'emploi des armes - sauf les cas de légitime défense - mais cette amélioration, pour constante qu'elle soit, ne résout évidemment pas le problème fondamental. Ayant repris la tête de la France, j'ai - on le sait - décidé en son nom de suivre un chemin nouveau. Ce chemin conduit non plus au gouvernement de l'Algérie par la métropole française mais à l'Algérie algérienne. Cela veut dire une Algérie émancipée où c'est aux Algériens qu'il appartient de décider de leur destin, où les responsabilités algériennes seront aux mains des Algériens et où - comme, d'ailleurs, je crois que c'est le cas - l'Algérie, si elle le veut, pourra avoir son gouvernement, ses institutions et ses lois. L'Algérie de demain, telle qu'elle sera décidée par l'autodétermination peut être faite ou bien avec la France ou bien contre la France, et celle-ci - je le déclare une fois de plus - ne fera opposition, aucune opposition, à la solution quelle qu'elle soit qui sortira des urnes. » 

« Si cela devrait être la rupture hostile, eh bien, nous ne nous acharnerions certainement pas à vouloir rester auprès de gens qui nous rejetteraient ni à engouffrer dans une entreprise sans issue et sans espoir nos efforts et nos milliards dont l'emploi est tout trouvé ailleurs. Nous laisserions à elle-même l'Algérie, tout en prenant, bien entendu, les mesures voulues pour sauvegarder ceux des Algériens qui voudraient rester Français et, d'autre part, nos intérêts. Mais si, au contraire, comme je le crois de tout mon coeur et de toute ma raison, il s'agissait d'une Algérie où les deux communautés, musulmane et française de souche, coopèreraient avec les garanties voulues et une Algérie qui choisirait, comme c'est le bon sens, d'être unie à la France pour l'économie, la technique, les écoles, la défense, alors nous fournirions à son développement matériel et humain l'aide puissante et fraternelle que nous seuls pouvons lui donner. »

« Car si l'oeuvre de la France vis-à-vis de l'Algérie doit changer de nature et de forme, elle demeure indispensable pour le progrès humain. Encore faut-il qu'on puisse y voter, et y voter dans l'apaisement. Aux dirigeants de l'organisation extérieure de la rébellion, j'ai proposé sans relâche de venir participer, sans restriction, je l'ai proposé loyalement, qu'ils viennent participer sans restriction aux pourparlers relatifs à l'organisation de la consultation future, à la campagne qui sera ensuite menée à ce sujet et au contrôle du scrutin. Et, afin que la liberté du vote puisse être largement constatée, j'ai invité d'avance les informateurs du monde entier à assister à l'opération. Mais je n'y ai mis qu'une seule condition aux pourparlers dont je parle, c'est que l'on s'accorde pour cesser de s'entre-tuer. Mais les dirigeants rebelles, installés depuis six ans en dehors de l'Algérie et qui, à les entendre, y sont encore pour longtemps, se disent être le gouvernement de la république algérienne, laquelle existera un jour, mais n'a encore jamais existé. »


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