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ALLOCUTION DU GENERAL DE GAULLE DU 19/04/1963

ALLOCUTION DU GENERAL DE GAULLE DU 19/04/1963

19.04.1963 - 20:59 - vidéo

Avant l'ouverture de la session parlementaire de printemps, le général DE GAULLE s'adresse aux Français pour leur rappeler la nécessité de l'effort et de la discipline. - Intégralité de l'allocution. Le Général est en civil. Il est assis à un bureau. - "Pour être prospères, maîtres de nous-mêmes et puissants, nous, Français, avons fait beaucoup. Il nous reste beaucoup à faire. Car le progrès exige l'effort. L'indépendance n'est pas pour rien. La sécurité coûte cher. C'est bien pourquoi l'Etat, qui a pour rôle et pour raison d'être de servir l'intérêt général, n'a pas droit au laisser-aller. - Cela est clair, tout d'abord dans le domaine économique et social. Actuellement, il est vrai, notre pays est en plein essor. Après avoir rétabli ses finances, ses échanges et sa monnaie, il accomplit quant à son développement, des progrès rapides et saisissants. Tous les chiffres, tous les signes, démontrent, en particulier, que la condition des Français ne cesse de s'améliorer. Le terme même de "rattrapage", souvent employé auourd'hui, en est la meilleure preuve. Car, si certains, qui se croient en retard, veulent rattraper le peloton, c'est, bien évidemment, parce qu'il a pas mal avancé. Mais il n'y a pas d'ascension qui dure si la marche n'est pas régulière et la montée méthodique. Il nous faut donc un Plan, et qui soit effectivement observé. - Ce Plan, nous l'avons !... Il aboutit, en quatre années... à un accroissement d'expansion de 24% et... à 20% d'amélioration du niveau de vie des Français... Cela ne s'est jamais vu... - Naturellement, chaque personne et chaque profession désirent... obtenir davantage encore... Et de crier: "DES SOUS ! DES SOUS !" ou bien "des crédits ! des crédits !". Mais les sous et les crédits ne sauraient être alloués que si nous les possédons, si l'équilibre entre nos rémunérations et nos prix, nos achats et nos ventes, nos recettes et nos dépenses ne s'en trouve pas bouleversé, si notre pays ne tombe pas dans l'inflation, c'est-à-dire dans un désordre qui arrêterait l'expansion, ruinerait la masse des citoyens et mettrait notre existence à la merci de l'étranger. - ... Le pouvoir à l'obligation d'assurer, non pas la parité qui ne saurait exister dans la diversité et la complexité de la société moderne, mais la part de chacun dans le progrès général. Comprenons bien... que notre époque nous contraint aux disciplines inhérentes à cette vaste transformation. Comme celle-ci se heurte parfois à des habitudes d'antan, il n'est pas surprenant, bien qu'il soit évidemment fâcheux, que se produisent... des tatonnements et des erreurs. Cela vient dêtre le cas avec la grève des charbonnages. Mais... ce qui s'est passé... a... côuté vraiment trop cher aux mineurs et risqué de peser sur l'avenir de leur profession... - [Le Général énumère ensuite les conditions nécessaires à la collectivité pour s'adapter "aux conditions nouvelles de sa vie et de son progrès"] - Cela implique que le gouvernement... soit organisé... que les syndicats... soient affranchis des sujétions et des griefs partisans et pratiquent l'esprit de la coopération nationale dans leurs rapports avec les hommes responsables de l'intérêt public... que notre Conseil économique et social... voie son rôle assez étendu... que l'Etat tienne les rênes, qu'il soit la force qui soulève la vague mais aussi la digue qui contient la marée et que, loin de laisser les ruisseaux de la démagogie se faire jour de tous les côtés, grossir, devenir des torrents irrésistibles, jusqu'à ce que la maison soit engloutie sous l'inondation, il continue de mener le pays, conformément aux règles et aux objectifs du Plan, vers une puissance et une prospérité accrues au profit de tous ses enfants. La République pour être le progrès, ne peut être la facilité. - Elle ne saurait non plus, l'être au dehors. Après la dernière Guerre mondiale, notre pays a vu, en effet, sa puissance et son influence terriblement diminuées par rapport à celle des deux colosses du monde. Encore, jusqu'à l'année dernière, était-il divisé et paralysé par les séquelles d'une colonisation qui eut ses mérites et ses gloires mais qui, en notre temps, n'était plus que vaine et périmée. Or, voici que, ... il se retrouve, pour la première fois depuis un demi-siècle, avec l'esprit et les mains libres. Aussi peut-il et doit-il jouer dans l'univers un rôle qui soit le sien. - Cette politique n'est pas aisée. L'univers abonde en sirènes qui nous chantent les douceurs du renoncement, à moins que dépitées de nous voir insensibles à leur séduction, elles n'élèvent à notre égard un choeur bruyant d'invectives. Mais ... Il n'y a aucune chance pour que, cédant à la facilité, nous laissions s'effacer la France. C'est pourquoi, si l'union de l'Europe occidentale... est un but capital de notre action au dehors, nous n'avons pas voulu nous y dissoudre. Tout système qui consisterait à transmettre notre souveraineté à des aréopages internationaux serait incompatible avec les droits et les devoirs de la République française. Mais aussi, un pareil système se trouverait, à coup sûr, impuissant à entrainer et à diriger les peuples... dans des domaines où leur âme et leur chair sont en cause. Cette abdication des Etats européens, en particulier de la France, aboutirait inévitablement à une sujétion extérieure. C'est d'ailleurs pour éviter une telle inconsistance, et, de ce fait, une telle dépendance, que nous tenons à voir l'union de l'Europe constituée par des nations qui puissent et veuillent réellement lui appartenir. Gardant l'espoir qu'un jour peut-être le grand peuple anglais, s'étant détaché de ce qui le retient hors de notre communauté, viendra s'y joindre suivant les conditions qui sont celles de l'institution, nous estimons qu'elle doit se développer telle qu'elle est et sans attendre. Bref, il nous parait essentiel que l'Europe soit l'Europe et que la France soit la France. - D'autre part à l'intérieur de l'Alliance atlantique indispensable tant que se dressent les ambitions et les menaces des Soviets... SUITE "SEQUENCES"....

Producteur / co-producteur Radiodiffusion Télévision Française
Générique Participant : Charles de Gaulle
Descripteur(s) mineur-extraction minière, POLITIQUE INTÉRIEURE
Economie et société
Histoire et conflits
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Politique

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