C'est une date historique pour la Colombie. Pour la première fois de son histoire, le pays d'Amérique latine a porté à la présidence de la République un homme politique de gauche, Gustavo Petro. Il a remporté le second tour de l'élection dimanche 19 juin avec 50,44% des voix. L'aboutissement d'une carrière politique, il aura été député, sénateur, maire de la capitale Bogota. Economiste de formation, il a auparavant, dans sa jeunesse, appartenu à la petite guérilla urbaine du M-19, qui a déposé les armes en 1990.
Le 9 avril 2008, France 2 réalisait un reportage en Colombie à l'occasion de l'échec de la mission humanitaire française pour tenter de libérer Ingrid Betancourt, retenue en otage depuis 2002 par les révolutionnaires des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Si beaucoup à Bogota avaient anticipé sur l'échec de la tentative française d'obtenir la libération des otages, en raison de la méconnaissance de Paris de la complexité du terrain, il était un homme pour comprendre néanmoins cet effort, Gustavo Petro. Interviewé brièvement dans son bureau, celui qui était alors sénateur déclarait : «C'est un fiasco, mais un fiasco nécessaire. Personne n'aurait compris qu'on ne fasse rien pour tenter de sauver Ingrid Betancourt.»
Ingrid Betancourt sera finalement libérée quelques mois plus tard, le 2 juillet 2008, lors de l’opération «Jaque» menée par l'armée nationale colombienne.