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Nino Ferrer, un artiste aux mille talents

Nino Ferrer, un artiste aux mille talents

Artiste en marge du show-biz, à la fois pitre et dandy empreint de spleen et de bonne humeur, Nino Ferrer s'est donné la mort le 13 août 1998. Ses tubes et son originalité lui survivent. Retour sur la carrière d'un grand artiste.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.08.2008 - Mis à jour le 11.08.2023
Plateau Nino Ferrer - 1979 - 06:07 - vidéo
 

« Le monde n'est pas rose, mais la vie est gaie » Comment ne pas percevoir à travers ces quelques mots la dichotomie qui caractérise Nino ? Car l'artiste, fils prodigue de la chanson yéyé, navigue du mélancolique au comique avec toujours une once de dérision. Lui seul est capable de sortir en même temps les titres Je veux être noir : un pamphlet contre le racisme et le Téléfon burlesque.

Retrouvez une sélection de ses chansons

Le chanteur, savant mélange de Van Gogh, Clint Eastwood et Pieds Nickelés, voit le jour en Italie le 15 août 1934. Né de parents franco-italiens, Nino Ferrer arrive à Paris en 1947. Dès l'adolescence, Nino se passionne pour la musique le jazz en particulier et le dessin. Deux exutoires qui l'escorteront toute sa vie.

Un début de carrière laborieux

Après un temps passé à accompagner des artistes tels Nancy Holloway ou Richard Bennett, Ferrer enregistre, en 1963, son premier 45T, Pour oublier qu'on s'est aimé. Pas vraiment une réussite. Pourtant le titre de la face B Un an d'amour sera repris des années plus tard par Luz Casal dans la bande originale de Talon Aiguilles de Pedro Almodovar.

Il faut attendre 1965 et l'enregistrement de Mirza pour que la carrière de Nino Ferrer décolle. Devant le succès, il enchaîne Les Cornichons et Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! La France découvre alors cet artiste drôle au répertoire décalé très loin des chansons d'amour niaises du moment. Et Nino dégaine une nouvelle fois en sortant son Téléfon.

Argent, luxe et voluptés : l'artiste profite de sa réussite. Mais la vie de paillette ne dure qu'un temps. Vite lassé par ce succès fondé sur un répertoire qui ne lui ressemble pas, Nino Ferrer claque la porte du show-biz.

Changement de registre

Il part trois ans en Italie, puis revient en France en 1970. Pendant cette période, il écrit des textes beaucoup plus iconoclastes et politisés, avec toujours ce soupçon d'ironie. Bien décidé à mener la carrière et la vie qu'il entend, Nino Ferrer trouve son havre de paix un peu plus au sud, dans le Quercy. L'occasion de s'adonner à sa passion pour le dessin. « J'ai vécu plus avec mes yeux qu'avec mes oreilles » dira-t-il.

Cela dit, entre deux coups de pinceaux, Nino continue de composer. Inspiré par sa rencontre avec le Britannique Mickey Finn, il se plonge dans le rock et sort Le Sud en 1974. Un succès... que le chanteur exècre car, encore une fois, la réussite d'un seul titre cache le travail de tout un album.

Et c'est bel est bien la tragédie du parcours de Nino Ferrer : une carrière en dents de scie où les quelques tubes masquent les trop nombreux opus excellents et passés inaperçus. Fatigué de ces amours et désamours, Ferrer se replie dans sa bastide de Montcuq. Après 20 albums et 150 titres, l'artiste tourne la page et prend la toile. Nino renaît alors en peinture, une peinture pleine de vie, de courbes et de couleurs. Pourtant en août 1998, il décide de mettre fin à ses jours au cœur de la nature.

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